Le "Raku", technique de cuisson,
naît au Japon de la rencontre de Sen NO Rikiyu, grand maître de thé,
et d'un
simple
potier Chojio. Sen No Rikiy trouva dans les créations de Chojio une
simplicité conforme à sa réflexion, et appropriée à l'esprit Zen
qu'il développe autour de la cérémonie du thé. Cette céramique
reflète plus que tout autre l'esprit du "Cha-Dô", (voie du thé),
fondé sur la conception esthétique du Wabi, spontanéité, charme de
l'irrégularité, harmonie, beauté de l'harmonie, et du "Sabi",
rusticité, usure du temps. ( L'art et l'esprit du thé) "Le Raku",
réapproprié par l'occident dans les années 70, a perdu ses racines
philosophiques. Il reste aujourd'hui une technique "magique" dont
les effets de matière qui lui sont propres "servent un univers
plastique à forte charge signifiante"; il oppose à la grossièreté
brute de la terre sablée la "douceur soyeuse de la peau de
l'émail"....
"Le Raku accuse la présence
obsédante du Temps: usure, craquelures, déchirures,
fractures...autant d'accidents techniques propres au Raku, mais
aussi autant de marques d'une perception intime du Monde". Le
"Raku", dont le nom provient d'un sceau d'or porteur de l'idéogramme
"Raku" qui signifie Joie, Bonheur, Plaisir, Jouissance
spirituelle, "connote le passé lointain des cultures orientales
mais permet l'expression des sensibilités les plus
contemporaines", offrant un large champ artistique et émotionnel.